Les transmissions infirmières dans le libéral
Il y a un temps nécessaire pour élaborer au mieux son travail : les transmissions infirmières. Celles-ci possèdent plusieurs fonctions : transmettre des informations capitales, construire une cohésion de soin, transmettre du savoir théorique et pratique mais aussi transférer des responsabilités. Elles permettent surtout d’assurer la continuité des soins lorsque les soins passent d’une infirmière à une autre.
Qu’est-ce qu’une transmission infirmière ?
Les transmissions infirmières sont un élément fondamental dans la pratique libérale. Elles permettent de structurer et de centraliser les informations liées aux soins prodigués, assurant ainsi une traçabilité optimale des actes de soin. Les transmissions ciblées, basées sur des diagnostics infirmiers, facilitent la communication entre les professionnels et garantissent la continuité des soins, notamment lors d’une hospitalisation ou dans le cadre d’un suivi à domicile. En mettant l’accent sur des objectifs clairs et en utilisant des outils comme les dossiers de soins ou le diagramme de soins, les infirmiers s’assurent de maintenir une qualité de soin adaptée aux besoins spécifiques de chaque patient.
Quel est le but de la transmission ?
Une transmission va avoir différents buts. Elle va cibler les différents problèmes de santé du patient. Cela prend en compte les signes cliniques observés. Les actions mises en œuvre font également partie des transmissions tout comme les résultats obtenus. Il s’agit donc d’un ensemble d’informations du patient visant à faciliter son quotidien. Il s’agit également de parler des préoccupations du patient, de prendre en compte le diagnostic de celui-ci, d’observer ses réactions physiques ou psychologiques sans oublier les événements qui marquent sa journée. Le but des transmissions n’est pas de réaliser un diagnostic, ni un acte de soins.
Comment doivent être les transmissions ?
Une transmission peut être écrite ou orale. Ces transmissions sont un devoir pour les IDE qui doivent les fournir datées et signées. Elles font partie du dossier de soins du patient.
Une transmission doit être claire et réalisée sans fautes d’orthographe, celles-ci pouvant conduire à des non-sens. Elle décrit des faits et est orientée vers l’action. Pour cela, elle doit être basée sur des faits réels et précis, elle doit fournir des informations et consignes sans ambiguïté. Cela fait partie des compétences d’une IDEL assimilées lors de sa formation. Elle doit permettre de prendre des décisions. Toutes ces informations doivent facilement être compréhensibles par les personnes qui les consultent. Les transmissions écrites sont des documents contenant des informations précises, des diagrammes de soins, des suivis de constantes ou des annotations sur l’état du patient. Elles sont réalisées par l’infirmier qui doit les transmettre aux autres membres de l’équipe.
Les transmissions infirmières doivent être pertinentes et objectives et être notées de façon chronologique. Elles permettent un travail plus efficace pour mieux comprendre le patient. Il sera ainsi possible de voir les actes faits, son état d’anxiété, de noter un problème ponctuel et d’indiquer si le patient a eu contact avec un autre professionnel de santé.
Les transmissions orales
La transmission orale a pour but d’échanger sur les soins apportés au patient et de corriger son traitement. La transmission orale permet de vérifier la pertinence et la compréhension des informations fournies par écrit.
Celle-ci va devenir un moment de transfert des informations capitales à d’autres membres ayant soin du patient. Elle contient des informations récentes mais peut aussi rappeler des événements passés. Elle permet la continuité des soins. L’infirmier participera activement à cette transmission orale et devra partager ses observations pour faciliter le travail d’équipe et optimiser le planning infirmier. Ces transmissions durent autour de 20 minutes. Elles contiennent le nom du patient, sa pathologie, des informations relatives aux prescriptions médicales mais également des informations relatives à l’état du patient et les actions réalisées ou à réaliser. Elles ont un avantage non négligeable pour les infirmiers : comprendre l’état du patient et de ce qui a été mis en place. Il sera ainsi possible de voir l’évolution du traitement. Par contre, comme elles sont orales, les constatations peuvent s’évaporer. C’est la raison pour laquelle elles sont complétées par une transmission écrite.
La transmission orale n’a pas de valeur judiciaire.
Comment faire de bonnes transmissions orales infirmières ?
Les transmissions infirmières orales sont réalisées par l’infirmier qui prend en charge le patient. Elles doivent, pour être bien faites, comprendre les informations relatives au patient et les observations qui ont été faites lors de la visite. Il faudra également indiquer s’il y a eu des changements dans le processus du soin (changement de prescription ou modification d’un soin de nursing par exemple). Il sera également intéressant d’indiquer les réactions du patient ou de sa famille. Cette transmission doit avant tout être concise. On pourra noter au cours de la visite les éléments importants à relayer pour ne rien oublier.
Les transmissions écrites
La transmission écrite s’intègre dans le dossier du patient. C’est une obligation légale qui reflète la responsabilité du personnel soignant. C’est aussi une source d’information unique sur les soins apportés. Elle doit contenir des vraies informations, pertinentes, factuelles, concises et chronologiques. Cela peut être un compte rendu personnel du patient avec description de ces manifestations physiques. Cette transmission va aussi comprendre les descriptions des actions mises en œuvre pour répondre aux besoins du patient dans le domaine médical. C’est aussi un texte qui va décrire l’évaluation du patient. On pourra ainsi y trouver des éléments permettant de mieux comprendre sa situation. Sans oublier évidemment les signes d’amélioration ou de dégradation de son état de santé. C’est un résumé chronologique de la continuité des soins proposés.
Cette transmission écrite doit être faite lorsque l’état du patient évolue et peut être réalisée à la fin de chaque visite. Il sera ainsi possible de vérifier l’état du patient après chaque soin.
Quels sont les moyens/ lieux de transmissions infirmières
Les transmissions écrites peuvent aujourd’hui être réalisées via un outil numérique (ordinateur, tablette, smartphone). Elles peuvent être faites après chaque visite de l’infirmier au domicile du patient. Pour ce qui est des transmissions orales, elles peuvent avoir lieu après chaque intervention et seront partagées entre les différents membres de l’équipe de soin. Pour faciliter les transmissions infirmières écrites, il existe un logiciel facile d’accès : le logiciel Agathe YOU. Ce logiciel est disponible sur votre smartphone et peut ainsi être utilisé partout très simplement. La transmission sera sécurisée et vous ne perdez plus les notes enregistrées. C’est une façon sûre d’obtenir une transmission écrite. Contrairement à WhatsApp, par exemple, qui n’offre aucune sécurité quant aux informations enregistrées. Celles-ci peuvent être volées ou perdues.
La législation en vigueur sur les transmissions IDEL
Les transmissions infirmières sont obligatoires pour les IDE. Celles-ci sont régies par le décret 2013-1090 et le décret 2016-1605. Elles doivent comprendre le nom du personnel soignant, doivent fournir l’heure des soins et être signées par le professionnel. Ces transmissions font partie du dossier du patient. Celles-ci doivent être rédigées en langage compréhensible. La transmission doit être un document véridique qui ne peut contenir des informations qui ne correspondent pas à l’état véritable du patient.
Loi Kouchner du 4 mars 2002 : quels impacts ?
La loi du 4 mars 2002, également connue sous le nom de Loi Kouchner, renforce le droit des patients à être informés sur leur état de santé et sur les soins qui leur sont prodigués. Dans le cadre des transmissions infirmières, cette loi impose une rigueur accrue dans la collecte et la transmission des informations de santé. Les infirmiers doivent s’assurer que toutes les données sont correctement documentées et partagées, garantissant ainsi la sécurité des soins et le respect des droits des patients. Cela concerne notamment la gestion des causes des interventions, le suivi des diagnostics médicaux, et la précision des informations dans les transmissions, éléments essentiels pour une prise en charge de qualité.
L’application des transmissions infirmières dans la pratique libérale permet d’assurer une utilisation optimale des informations relatives aux patients. Chaque événement clinique est consigné, et les diagnostics infirmiers et médicaux sont clairement documentés pour garantir une continuité des soins de qualité. Cette rigueur dans les pratiques améliore les relations entre les différents professionnels de santé, facilitant ainsi une meilleure coordination des actes de soin. En se concentrant sur des cibles précises et parfois même sur des macrocibles, les transmissions permettent de suivre l’évolution du comportement du patient, offrant des avantages importants en termes de réactivité et d’efficacité dans la prise en charge.
Les transmissions sont une étape importante pour les soins du patient. Orale ou écrite, elle permet de connaître ce qui a été fait et les soins à délivrer s’il doit y avoir une modification dans le traitement. La transmission suit des règles légales et ne peut être réalisée n’importe comment. Elle doit reprendre une description de l’état du patient à un moment donné, fournir les indications sur les traitements mis en place et sur les modifications à réaliser pour que le patient aille mieux. Dans le cas d’une transmission orale, l’infirmier devra fournir les éléments qu’il a observés afin de fournir aux membres de l’équipe de soin ce dont ils ont besoin.